Une demoiselle en détresse [feat Harley]

Traînant dans le quartier de Gotham, la jeune femme semblable à un arlequin avait un but bien précis. En effet, elle comptait éliminer ceux qui étaient prêts à la dégommer. Elle savait pertinemment que depuis sa rupture avec le Joker, des hommes voulaient sa peau. Elle n'était plus sous sa protection et devait se débrouiller seule face à ses nombreux ennemis. Mais ça, ce n'était pas un grand problème. L'humaine savait se battre, et même si elle portait souvent des talons, cela ne la ralentissait pas pour autant. Elle devait donc se méfier et surveiller ses arrières. Le Chevalier Noir n'allait certainement pas l'éloigner de ces rues à l’architecture néo-gothique. Ici, la violence et la corruption sont omniprésentes. C'était le repaire idéal pour les malfrats en tout genre, de quoi s'amuser un peu.

S'arrêtant dans une ruelle sombre, Harley entendit soudainement un bruit derrière son dos. Se retournant rapidement, elle scruta les environs sans remarquer le moindre mouvement. Qui la suivait ? À peine eut-elle le temps de reprendre son chemin qu'un homme masqué et baraqué se jeta sur elle. Trébuchant sur le bord d'une plaque de métal, elle manqua de se rétamer sur le sol pavé humide. Une fois son équilibre retrouvé, l'ancienne psychiatre tenait fermement le manche de sa batte de baseball. Esquivant quelques attaques, elle ne tarda pas à le frapper brutalement avec l'arme en bois.

Il avait une sale tête maintenant. Mais sans grande surprise, en voilà un autre déboulant de nulle part. Pourquoi étaient-ils toujours obligés de venir en bande ? Soupirant, Harley se prépara à lui lancer un explosif, mais s'arrêta au dernier moment. Comme par magie, le mystérieux assaillant se prit un bouclier en pleine face. Tandis qu'il se tordait de douleur, la jeune femme éclata de rire. Qui était son chevalier en armure étincelante ? Visiblement c'était une femme. Celle-ci s'avança pour ramasser son objet en lui disant qu'elle n'avait plus rien à craindre. Sérieusement ? « Je gérais parfaitement la situation, je n'avais pas besoin de ton aide. » Puis quel était ce costume ridicule ? Elle n'eut pas le temps de détailler sa tenue plus longtemps car d'autres agresseurs se dirigèrent dans leur direction. « Super, il manquait plus que ça... Ça te dit un petit combat ? » À deux, elles allaient les déglinguer plus facilement un par un. Affichant un grand sourire, Harley sortit son énorme maillet et se mit à débuter un affrontement chaotique.

Lorsque l'arlequin sortit son gigantesque maillet, la femme se mit à rire. Mais pour qui se prenait-elle celle-là ? Lui lançant un regard mauvais, elle préféra se concentrer sur la bande de gigolos qui étaient venus se battre spécialement pour la capturer. Ne sera-t-elle donc jamais tranquille ? Après un coup par-ci par-là, Harley se retourna un instant pour surveiller l'inconnue en costume ridicule, qui était visiblement invincible contre les balles de revolver. Mais qui était-elle ? La nouvelle amie des pathétiques super-héros en collants ? Ces derniers n'étaient pas vraiment ses acolytes. Ils l'agaçaient plus qu'autre chose avec leur sourire idiot et leurs bonnes manières. De plus, ils étaient franchement pas drôles.

Une fois que son maillet coloré atteignit la face de rat de son dernier adversaire encore debout, celui-ci ne tarda pas à se ratatiner sur le sol comme une crêpe, complètement assommé. Cette fois-ci, il n'y avait pas de groupe supplémentaire pour entamer un second combat improvisé. Fière de son exploit, elle resserra les élastiques de ses couettes et fonça droit sur sa soit-disant alliée. L’ancienne petite-amie du Joker l'attrapa par le cou en la plaquant contre le mur à proximité. « Maintenant tu vas me dire qui tu es. Comme je l'ai affirmé, je n'ai pas besoin de ton aide. Qui t'as envoyée ? » La brune n'était certainement pas là par hasard. Était-ce un énième coup monté ? Elle n'allait pas se faire avoir bêtement.

Resserrant légèrement sa poigne, l'ancienne psychiatre de Goldtown attendit une réponse précise. Elle n'avait jamais croisée cette femme au bouclier auparavant. Si la justicière l'avait aidée, c'était qu'elle souhaitait quelque chose en retour. Car d’ordinaire, personne ne faisait un acte de gentillesse sans en faire payer le prix fort. Dans tous les cas, la jeune femme n’allait pas tarder à le savoir.

À la fois curieuse et impatiente, l'ancienne psychiatre de l'asile d'Arkham attendait des réponses précises à ses questions. De nombreux criminels étaient à ses trousses et peut-être que cette jeune femme en faisait partie. Mais physiquement, elle n'avait pas du tout l'air dangereuse et sournoise. Toutefois, il fallait toujours se méfier des apparences. Alors Harley ne souhaitait pas tirer de conclusion trop rapidement sans avoir eu de preuves au préalable. Et visiblement, l'humaine déjantée aurait dû la connaître, du moins son identité. Pourquoi lui avait-elle dit cela ? Tandis qu'elle resserra sa poigne, la brune lui donna enfin son nom, au plutôt son pseudonyme de femme masquée. Wonder Woman ? « Jamais entendu parler. Laissez-moi deviner, vous êtes une amie de Batman ? » Un sourire plaqué sur son visage, elle finit par la relâcher. En y réfléchissant, c'était plus qu'évident. Cette Wonder machin était certainement de mèche avec la chauve-souris du quartier de Gotham, en train de jouer les justicières en costume à paillettes acheté à la boutique de farces et attrapes du coin. Génial, encore une adversaire de plus.

Son interlocutrice ajouta ensuite que c'était le hasard qui l'avait envoyée à sa soit-disant rescousse. « Vous devez donc savoir qui je suis. » Se retournant face à elle, Harley fit une petite courbette digne d'une fausse aristocrate, se présentant à son tour d'un air enjoué. « Harley Quinn, pour vous servir. » Tout le monde la connaissait comme étant la petite-amie du Joker mais désormais, c'était seule, plus forte et déterminée que jamais qu'elle faisait face à ses nouveaux compères. Cependant ces deux jeunes femmes n'allaient sûrement pas devenir de bonnes alliées.

Bruce Wayne, celui qu'on surnommait le Chevalier Noir, avait toujours été l'ennemi numéro un du clown de Goldtown. Néanmoins, même si l'arlequin n'était plus avec lui, le super-héros n'allait pas lui faire de faveur pour autant. Il était parfois difficile de rester une jeune femme indépendante et sûre d’elle-même lorsque l'on avait été proche du plus brillant des déments de la ville. Mais tout pouvait encore changer.

La Justice League, qu'est-ce que c'était que ça encore ? Une bande de débilos vêtus de collants et de masques ? La blondinette n'en avait jamais entendu parler non plus. Qui était le leader ? Sûrement Bruce pour avoir eu l'idée de rassembler tous les idiots du coin, qui se prenaient pour des héros. « Oh génial, les andouilles de Goldtown unis tous ensemble. C'est tellement attendrissant. » Se foutant ouvertement de Diana, l'ancienne copine du Joker imita la bouille d'un enfant boudeur avant d'éclater de rire à nouveau. Ils étaient pas bien efficaces ces justiciers en costume, semblables à des sacs poubelle, puisque jusqu'à présent, les grands méchants traînaient toujours en ville.

Harley avait elle aussi son propre gang d’héroïnes pas si adorables qu'elles en avaient l'air. Mais ça, elle omit bien évidemment de lui dire. Les Birds of Prey, équipe cent pour cent féminine dirigée par l'arlequin, était notamment composée de Black Canary et Huntress. Dangereuses, hautes en couleur et déjantées, les membres de ce groupe agissaient selon leurs propres règles. Tantôt courageuses, tantôt destructrices. Mieux valait ne pas les agacer.

Croisant les bras contre sa poitrine d'un air impatient, la jeune femme regarda Wonder Woman envoyer une espèce de corde magique sur un des hommes qui tenta de s'enfuir discrètement. Dommage pour lui, c'était raté. En plus d'un bouclier, la brune avait également un lasso tel Indiana Jones. Cela en devenait comique, tant sa posture que ses gadgets absurdes. Ça serait quoi le prochain, une épée scintillante décorée de petites étoiles ?

La blondinette aux habits de couleur pétante l'observa faire en s'avançant lentement vers leur adversaire commun. « Tu crois qu'avec ton lacet doré il va simplement coopérer ? » Dubitative, Harleen attendit une réponse du grand gaillard. Ce dernier ne tarda pas à leur avouer qu'il avait été envoyé par des sbires de Black Mask. Comme c'était étonnant. « Il me lâchera donc jamais les baskets roses celui-là. Tu le connais aussi ? » Après tout, peut-être que sa nouvelle ennemie pouvait l'aider sur ce coup-là.